Le soleil a rendez-vous avec la lune

Ou : sur un air de jazz

Un étudiant se dirigeait vers la Fac en empruntant la Sente Onire. Une étudiante était bientôt arrivée - en passant aussi par cette sente. Ils se rencontrèrent Place du Kaléidoscope - place sur laquelle débouchait la sente. Après, pour arriver à la Fac, il restait encore un petit bout de chemin. Qu’ils décidèrent de faire ensemble. Ils échangèrent d’abord de brefs regards de leurs longs yeux, puis se sourirent. Lui semblait marcher dans les airs, tandis qu’elle semblait nager.

Et pourtant ce n’était pas comme dans la chanson : “Un petit poisson, un petit oiseau s’aimaient d’amour tendre(…)”. Sur ce chemin, ils se rencontrèrent vraiment. Ils semblaient marcher paisiblement, et pourtant… Que d’allées et venues précipitées , tantôt heureuses, tantôt moins, entre l’enfance et l’adolescence, l’adolescence et l’enfance. Ils croisaient des adultes qu’ils s’accordaient à trouver “pas très raisonnables”. Pour eux, les lieux, c’était d’un mesquin ! Donc, arrivés à la Fac, ils trouvèrent que, s’ils restaient côte à côte, ce n’était vraiment différent en rien du bout de chemin qu’ils venaient de faire ensemble. Ils allaient donc en cours comme ils marchaient : tantôt planant, tantôt nageant. Ils rirent de constater que les rôles étaient interchangeables et qu’ils pouvaient si bien s’imiter mutuellement. De temps en temps, surtout à l’approche des partiels, ils ouvraient un livre, survolaient les pages (plus le temps de tout lire !) ou se plongeaient dans un océan de phrases. Qu’ils voyagent, qu’ils lisent ou qu’ils se regardent, ils avaient l’impression de marcher, marcher… Leurs heures privilégiées, idéales, s’étendaient du soleil au zénith (heure du lever pour eux) à la lune au firmament. Après, il ne restait plus qu’à dormir. C’est-à-dire qu’ils écoutaient du jazz comme on dort. Mais si vous leur parlez de nuits blanches, ils ouvriront des yeux ronds : eux parlent rêve et jazz.

Aucun commentaire: